Le passé contradicteur

Le passé contradicteur

histoire


Regard d'un noble français sur certains courreurs des bois en Nouvelle-France (1686)

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Le marquis de Denonville, gouverneur de la Nouvelle-France(1685-1689), Jean Leclerc, collection fleur de lys, Fides, 1976, Montréal, p.45


09/10/2022
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Les Saint-Martyrs canadien-français, biographie de Jean de Brébeuf

Avis : je n'ai pu placer les sources. Elles sont restées dans mon traitement de texte personnel.  

 

Les Saint-Martyrs canadiens-français sont indissociables des missionnaires de la compagnie de Jésus venus s’établir parmi les communautés amérindiennes au 17e siècle. Les membres de cette compagnie que l’on nomme les jésuites ont établi des relations avec les Amérindiens de plusieurs tribus. Les références parmi ces relations seraient, selon René Latourelle prêtre jésuite, le père Biard pour les sauvages de la première Acadie, le père Lejeune pour les Montagnais et les Iroquois, le père Allouez pour les Outaouais et Brébeuf, à la suite de Champlain et de Sagard (récollets), pour les études des Hurons1. Les Saints-martyrs canadiens-français ont donné suite à ces relations, déjà entamé avant eux, au sein du pays des Hurons. Le plus célèbre des Saint-martyrs est le père Brébeuf qui, avec le père Ragueneau et Jérôme Lalement (frère du martyr Gabriel Lalement) furent les trois supérieurs jésuites de la Huronie. Au total, l’on peut compter huit martyrs, 6 prêtres jésuites et 1 jésuite laïc et un domestique. Le premier à périr, un jésuite laïc, car n’ayant pas fait sa prêtrise, se nomme René Goupil. Son décès remonte à 1643 après son enlèvement par les Iroquois. Le dernier, Noël Chabanel, fut tué par un Huron en 1649. Tous périrent durant la guerre que se livraient les Hurons et les Iroquois durant les années 1640.

 

Le père Brébeuf est né à Condé-sur-vire (commune qui a fusionné en 2016 avec Mesnil-Raoult) dans la région de Normandie au sein de la France de 1593. Il est dit de lui qu’il était doté d’un physique ressemblant plus à celui d’un athlète ou d’un conquérant que d’un missionnaire2 tout en ayant, en France, « une santé si défaillante qu’on s’était précipité pour l’ordonner prêtre parce qu’on pensait qu’il ne survivrait pas »3. Ces problèmes de santé semblent disparaître en Nouvelle-France. Malgré qu’il doit réaliser une traversée de l’océan périlleuse. Malgré le voyage qui partait des Trois-Rivières en canot vers le pays des Hurons, situé le long de la baie géorgienne dans l’actuel Ontario. Ce voyage durait entre vingt et trente jours avec assez peu de nourriture pour se ravitailler. Le jeûne était ainsi enduré parce qu’il fallait alléger l’embarcation qui devait être soulevée à plusieurs reprises pour éviter les obstacles, les rapides, les torrents, les chutes. Une fois arrivée dans un village Huron, il fallait vive parmi les puces des cabanes et des Hurons qui, lors des deux derniers séjours de Brébeuf, souffraient de la variole. Le principal enjeu fut d’apprendre leur langue. Brébeuf excellait particulièrement dans ce domaine. L’expérience des récollets et des ursulines, groupes de missionnaires qui échouèrent à franciser leur mode de vie, avait démontré que la conversion voulue par les jésuites ne pouvait se réaliser qu’avec leur langue, voire même leur culture. Autrement dit, les jésuites prirent conscience qu’ils devaient devenir en partie Hurons pour convertir les Hurons.

 

Le pays des Hurons était, au moment de l’arrivée des jésuites dans leur village, en quelque sorte la Babylone de l’alliance laurentienne. Alliance au sein de laquelle l’on comptait les Français, les Algonquins, les Montagnais. La Huronie était la Babylone de ce temps parce que, habité d'habiles commerçants, intermédiaire névralgique avec la puissance française dans les traites des fourrures, ce qui permettait d’en imposer à d’autres tribus, autosuffisant alimentairement parlant, sans être à l’abri d’une mauvaise récolte bien sûr, habitant un plus petit territoire (30 km par 604) devenu passage obligé pour plusieurs tribus amérindiennes, la Huronie de l’épisode jésuite périclitait malgré tout sous les guerres, les épidémies, les pillages (donc les famines) tout en évitant le fléau de l’alcool qui triturait le reste de l’alliance, sans qu’aucune forme de stabilité en Amérique ne puisse se passer de leur existence devant les attaques de l’alliance Hollande/Iroquoisie installée le long du fleuve Hudson. Précisons que l’alliance laurentienne en est une de guerre, puisque chaque membre de tribu n’était pas bien toléré au sein des autres nations tribales. L’acceptation des pères jésuites au sein de la nation tribale huronne se réalisa par intérêt. Autrement dit, les Français étaient mieux acceptés en Huronie que les autres nations amérindiennes. Malgré ces épreuves, le père Brébeuf se distingue et apparaît plutôt vigoureux. Le grand air et l’activité physique intense guérissent, semblerait-il, assez bien. Déduire que Brébeuf apparaît vigoureux n’est pas présomptueux quand l’on s’aperçoit que les Hurons le perçoivent comme le chef des jésuites en raison de sa prestance. À noter que les Hurons valorisent énormément le physique (pratique pour suivre leur mode de vie) et les capacités oratoires, la rhétorique (pratique quand l’on ne maîtrise pas l’écriture), un trait et une aptitude au bavardage dans les limites de ce qui se traduit concrètement (aucune aptitude pour l’abstrait) dont ils sont, eux-mêmes, sans exception, bien pourvus. Les Hurons qui séjournèrent en France n’eurent, semblerait-il, aucune difficulté à apprendre le français5. Étaient-ils d’une intelligence supérieure à nos Anglais et à nos immigrants d’aujourd’hui ? Lisez la langue huronne pour comprendre les années-lumière qui la séparent de la langue française. Certains affirment que les Hurons pratiquaient même une forme d’eugénisme, éliminant ainsi les physiques moins avantageux. Aucune déformation ou infirmité observée chez les Hurons, pas même celle de parler anglais. Ce trait physique de « conquérant » dont était apparemment doté Brébeuf l’a sûrement aidé à se faire accepter notamment par le clan de l’ours (l’un des quatre clans au sein des Hurons). Cette aptitude pour les langues a convaincu les jésuites, selon le père Lalemant, de le désigner comme directeur de la mission en Huronie.

 

Deux comportements ne sont pas pardonnés par les Hurons et méritent la torture voire la mort : la trahison et la sorcellerie6. Ces deux comportements sont beaucoup plus sévèrement punis que le meurtre et le vol pourtant légion (surtout le vol) parmi les Hurons. Le père Ragueneau mentionne qu’il n’en a pas toujours été ainsi, qu’autrefois, la sévérité de la justice huronne s’acharnait sur un plus grand nombre de délits7. Rappelons-le, le pays des Hurons était, à la foi à un âge d’or, de prospérité et de décadence. Quoiqu’il en soit, les épidémies furent attribuées à la sorcellerie des jésuites. Les sorciers hurons, de fieffés gredins selon les Hurons eux-mêmes, forme d’influenceurs de leurs temps, étaient tolérés dans le village jusqu’à un certain point. Comme Brébeuf était le plus valorisé parmi les Hurons, en raison de son physique surtout, il fut aussi vu comme le plus puissant des sorciers une fois les pandémies démarrées… L’impression la plus tenace des Hurons consistait à croire que le baptême répandait la maladie8. Accusation somme toute assez facile à monter en épingle vu que les demandes de baptême venaient souvent d’Hurons sur le point de rendre l’âme. Le sort réservé au plus puissant des sorciers en situation de drame, à savoir une mise à mort en 1637 finalement non exécutée, puis la torture, n’a pas de quoi être envié sur terre. Envié plutôt au paradis. Ce sera toutefois les Iroquois qui, en les capturant lors d’un de leurs incessants raids, finiront par assassiner Brébeuf. Sa fin se raconte ainsi : « Ce qui frappe en lui, c’est la paix prodigieuse, souveraine, qui l’accompagne et l’auréole, cette paix qui a stupéfié ses bourreaux eux-mêmes et leur a inspiré le geste, puissant de symbolisme, de manger son cœur pour participer au courage invincible qui l’animait. Lalemant gémit, implore du secours, soumis à la souffrance. Brébeuf, lui, la domine cette souffrance, insensible aux feux et aux flammes, souffrant comme un rocher. S’il ouvre la bouche, c’est pour réconforter les siens, pour leur parler du ciel. »9

 

Durant trois séjours parmi les Hurons, soit entre 1626 et 1629, de 1634 à 1641 et de 1644 à 1649, il a davantage étudié la vie sociale, politique et religieuse des Hurons, et beaucoup moins leur vie économique et militaire. Ces séjours en 1625 au sein des Montagnais et au sein de la tribu des Neutres (l’une des nations iroquoises) en 1640-1641 sont, ça va de soi, moins détaillés puisque beaucoup plus courts. L’on sait de son passage chez la tribu des Neutre que les jésuites étaient copieusement injuriés et que Brébeuf se cassa la clavicule de manière à compliquer énormément son missionnariat. Les écrits de Brébeuf demeurent encore aujourd’hui la référence anthropologique, ethnologique, en ce qui a trait à la Huronie, même parmi ceux qui n’apprécient pas la religion, les jésuites, etc.

 

La guerre entre Hurons et Iroquois qui vit la mort des saints martyrs canadiens-français et d’une grande partie de la population huronne, cette dernière peuplée selon les estimations d’environ 20 000 habitants au sein d’une vingtaine de villages, précéda la dispersion du pays des Hurons autour de 1650. Certains Hurons subsistèrent, une partie partirent vers les terres de Sillery à Québec, (des Algonquins et Montagnais protégés des jésuites y demeuraient déjà) avant de se diriger vers ce qui allait devenir la réserve de Wendake en banlieue de Québec, d’autres au sein de tribus iroquoises voisines généralement au sein de la tribu iroquoise des Pétuns. L’intégration de Hurons au sein de tribus iroquoises ne put se dérouler confortablement. Les Pétuns n’étaient toutefois pas les Agniers... Au début 18e siècle, suite à la Grande paix de Montréal de 1702 qui mit fin à des décennies d’affrontement entre Français, autrefois l’alliance atlantique, et Iroquois, le militaire français Lamothe Cadillac, en aurait repêché une centaine de ces Hurons qu’il croyait faire partie d’une des dix tribus perdues d’Israël dans le but de fonder une colonie qui allait devenir la ville de Détroit.


02/09/2022
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La généalogie tribale expliquée

Généalogie amérindienne =juive

 

L'iroquoisie, Léo-Paul Desrosiers, Les études de l’institut d’histoire de l’Amérique française, 1947, p.201

 

Très similaire aux multiples divisions communautaires après l'arrivée des premiers colons protestants en Amérique hollandaise et anglaise.


09/08/2022
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Ceci n'a pas été rédigé en 2020 #bouc émissaire

Léo-Paul Desr bouc émissaire - Copie

 

Iroquoisie, Léo-Paul Desrosiers, Les études de l'institut canadienne française d'histoire de l'Amérique française, 1947, p. 181

 

Réaction qui n'est pas s'en rappeler ceci :  https://twitter.com/AlienorAubigne/status/1556122993641791489?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1556122993641791489%7Ctwgr%5E2576f64d905


08/08/2022
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Les wokes au 18e siècle ?

Van Ruymbeke p374

 

 


03/08/2022
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